mardi 13 mai 2025

Lumière Fleur






































Le 7 mars 2025 à 20h30

Une jolie cliente fraîche brune svelte arrive elle fait un vrai sourire à moi à moi ?
Elle me fait penser à Phoebe Waller Bridge elle dégage de la netteté et de la fraîcheur j'aime bien son petit pull.
Elle a une carte ugc illimité je lis son nom en même temps je lui sors son ticket et je lui parle mais dans ma tête en même temps je mémorise son nom et son prénom pour regarder sur internet tout à l'heure entre deux séances donc dans ma tête je tape : Lumière Fleur Strasbourg, wa Lumière Fleur ébé, même son nom est classe, tout ça en même temps alors je lui tends son ticket, normalement je dis Salle 2 à l'étage avec le geste de la main en direction de la salle comme une hôtesse de l'air avec les sorties de secours mais là je dis Salle 2 à Strasbourg heu à l'étage, ça la fait rire, peut-être elle a vu que mon cerveau faisait deux choses, peut-être elle a vu mes yeux lire son nom sur sa carte mais je crois pas parce que je fais ça façon agent secret, par exemple si je sens que la personne est en train de me regarder je le fais pas, je lis pas le nom. Oh la la c'est la fin de la journée je dis n'importe quoi, bonne séance ! Ha ha ha.
Je tape Lumière Fleur. Elle est illustratrice elle fait un grand sourire bien tarte sur sa photo avec sa marinière, waaa j'ai complètement déliré, brune jeune mais elle ressemble pas, on dirait un gros bébé. Je clique sur son site ça propose des stages yoga randonnée dessin dans la montagne, hyper tarte.
Je reviens en arrière ah elles sont deux. Elles s'appellent pareil, deux Lumière Fleur, d'accord.
Au moins je suis pas folle, la vraie ressemble. Voilà, elle a l'air franc et intelligent, elle est belle, elle fait de l'artisannat d'art avec des plumes. Bon c'est pas ma came je les mettrais pas ses boucles d'oreilles de la Fremaa mais ça va.
Ok alors c'est quoi ce truc de triper sur les bourgeoises c'est nouveau ?
Je sais pas. La photo c'est celle du cheval qui me fait penser à Francine, la cliente aux cheveux ivoire.
C'est pas la première fois que je pense à Phoebe Waller Bridge en trouvant une cliente fraîche et jolie. C'est la deuxième.
La première fois c'était en 2021. Voilà ce qui s'était passé.


***

Le 14 mars 2025, je rêvasse à la caisse du cinéma, qui déboule faire son joli coeur pour que je dé-périme les places de sa carte d'abonnement ? : *********, oui *********, l'ami qui a fait un sourire très crispé quand il a découvert le disque de Christian Morin sous le papier cadeau en novembre.
Qui est avec lui ? Lumière Fleur. OK.
Ils sourient beaucoup ils virevoltent, je fais des blagues, je débloque sa carte, ils vont voir un film complètement nase. Pour pas tuer leur joie je leur dis pas que le film qu'ils veulent voir est pourri mais j'essaie de les détourner vers Aimer perdre qui est super. J'y arrive presque, ils veulent pas attendre jusqu'à 21H.
Maintenant quand je croise Lumière Fleur en dehors du cinéma je trouve qu'elle a l'air timide et toute petite, et je suis jamais sûre de la reconnaître. C'est aussi à cause des coiffures.
Je vais essayer de faire attention.
Est-ce que je la trouve plus petite parce qu'elle est devenue la copine de ********* ?
Est-ce la même cliente qui m'a montré ses seins en photo en 2021 ?
Est-ce que finalement c'était la vraie Anouk Ricard sous le masque FFP2 ?
Je ne sais pas.


.

Gringo

10 décembre 2021

"En attendant je te raconte 3 trucs drôles qui sont arrivés quand j'étais à la caisse du cinéma, je te les écris à toi en exclusivité :


le premier truc c'était en septembre ou octobre, et donc une jeune et très belle femme me tend son smartphone pour que je scanne son passe sanitaire qu'elle avait pris en photo, enfin elle faisait défiler sa galerie de photos sur le comptoir devant mon nez et hop la photo qu'elle agrandit pour que je la scanne c'est pas le passe sanitaire, c'est un selfie (enfin je crois) de ses seins (enfin son torse fin avec ses vêtements remontés) ha ha mais ça a duré une seconde parce qu'elle a swipé la photo assez vite, et moi grande classe j'ai fait comme si de rien n'était, super pro.
Alors je ne sais pas ce que tu en penses mais moi je me suis demandé si c'était fortuit ou volontaire. Genre c'est une grosse blagueuse qui a fait une école d'art, c'est un genre de performance cachée underground, le genre de truc qui me branche. Ou alors elle est légèrement exhibitionniste. Ou alors elle a pas fait exprès du tout. Ou alors c'est une activiste qui fait ça pour troubler tous les contrôleurs de passes sanitaires qu'elle croise sur son chemin?
Ou alors c'était juste pour moi.
Haaaaa j'aimerais tant la revoir pour lui demander, le problème c'est que je ne me souviens plus de sa tête, dans mon imaginaire je l'ai associée à l'actrice Phoebe Waller Bridge que je trouve belle drôle et spirituelle mais bon si ça se trouve elle lui ressemble pas du tout... j'aurais dû regarder son nom mais je ne le fais jamais.




















Deuxième histoire de passe sanitaire un peu drôle et mystérieuse qui m'est arrivée il y a dix jours :
une jeune femme me tend son smartphone avec le QR code, je le scanne et là, je sais pas pourquoi, alors que d'habitude je ne regarde jamais ce qui s'affiche sur l'écran - juste la couleur verte qui dit que c'est ok et encore - là, mystère, mes yeux lisent le nom de la fille et bon ça doit pas être un hasard puisque ce nom je le connais, c'est Anouk Ricard, la célèbre illustratrice, que je connais un peu en vrai parce qu'avant elle vivait à Strasbourg. Et là je vois bien que c'est pas elle, enfin ça pourrait mais quand même je la reconnaîtrais je pense, alors comme on a des masques je la regarde un peu mieux, du coup elle me regarde avec un drôle d'air genre "merde est-ce que je me suis faite griller?", tout ça est très furtif, et puis bon avec les masques, et moi toujours la reine de la classitude, je fais comme si de rien n'était. Je me suis dit que ça devait être sa soeur... Je me suis dit que j'allais envoyer un mail à Anouk pour lui raconter et lui demander en rigolant mais après j'ai oublié, peut-être je ferai ça plus tard... En tous cas je me suis dit deux trucs :
1 : c'est pas forcément malin d'emprunter le pass sanitaire de quelqu'un de connu
2 : en même temps, les personnes susceptibles de connaître Anouk Ricard et de contrôler des passes sanitaires vont à priori être coolos et pas appeler la police.
Le plus fou c'est que le soir même ou deux jours après je sais plus, en passant la carte d'abonnement d'un client, je vois qu'il s'appelle Marc Lévy, mais bon comme je sais pas à quoi il ressemble je peux pas savoir si c'est lui ou un autre et là je me dis ahaaan... Et là je viens de taper marc lévy strasbourg dans google pour voir s'il était pas de passage dans la région ou s'il habiterait pas en alsace, mais non c'est un psychiatre.


La troisième histoire c'était hier :
il y avait l'avant-première d'un film documentaire qui a l'air bien pourri, l'histoire d'une jeune femme qui apprend qu'elle a la sclérose en plaque et qui décide de faire le tour du monde ou je sais pas quoi pour voir des chamanes (et Rosy, c'est le nom qu'elle donne à sa maladie haaaannn)





































et bref, il y a tellement personne à cette avant-première qu'avec Julie on se marre en voyant le nom d'un·e invité·e de la réalisatrice, ce nom c'est "Casual Melancholia" (et la réalisatrice a précisé que c'était bien son nom), on commence à essayer de trouver à quoi va ressembler cette personne, moi j'imagine un genre de gothique vampire manga ado transgenre à la Twilight, Julie qui a la liste des invités et qui est sur le côté convient d'un code pour me prévenir quand cette personne sera là (genre tapoter sur la vitre en plexi avec son crayon. Je lui dis de taper une seule fois histoire que ça soit discret), bon on attend, on attend, on guette mais rien, cette personne n'est pas venue. Par contre Julie après coup me dit qu'un mec est venu et a donné comme nom "Gringo des Steppes", mais comme il n'était pas sur la liste il a fini par donner son vrai nom en disant "ah elle a pas dû oser".


Voilà voilà, mes supers histoires de caissière."

mercredi 23 avril 2025

12 heures de sommeil


J'arrive avec Maïa devant l'endroit cool qui est une boutique ou un atelier galerie je sais pas quoi, elle vient de garer sa voiture moi je suis venue à vélo et purée mais je plane, j'ai mon antivol dans les mains, ça veut dire que j'ai laissé mon vélo quelque part sans l'accrocher, vraiment je suis à la masse, c'est ça de discuter. Bon je reviens, je sais pas où j'ai posé mon vélo, je le retrouve, je l'accroche et j'arrive, il doit être à côté là, près de ce grand restaurant. Je m'approche du parking sous les arbres et les buissons, au moment où je commence à regarder, toutes les lumières s'éteignent. Exactement ce que je craignais. Je plane tellement aujourd'hui.
Je vois plus rien. J'entre dans le restaurant, un peu classe et chaleureux, je vais demander à quelqu'un de me prêter son téléphone pour faire lampe, moi j'ai pas de smartphone. Je tombe sur le chef qui en fait est un acteur un peu connu, un grand type souriant, un peu vieux mais pas trop, entre Jean-Luc Bideau et Donald Sutherland, un grand type qui a l'air sympa.
Je ne suis pas intimidée, je me dis ah tiens un acteur qui tient un restaurant. Mi-dubitative mi-curieuse. Il fait son modeste il dit que c'est juste passager, que c'est pas son métier, que ça lui fait plaisir. Je ne sais plus s'il me dit ça à moi ou aux clients qui sont là. Quand je lui demande s'il peut me prêter son smartphone pour faire lampe pour retrouver mon vélo je vois des étincelles de joie et d'amour s'allumer dans ses yeux, ou alors c'est quand je lui touche le bras (sa peau est très douce je trouve) ?
Ah désolée comme je plane je ne sais plus dans quel ordre sont les choses. Enfin bref ici il y a un grand courant de sympathie entre Donald et moi, il a l'air vraiment très heureux de m'avoir rencontrée. Je le trouve un tout petit peu vieux mais il me plaît bien.
Donc dans ce restaurant les yeux et les bijoux brillent, les verres tintent, les nappes sont blanches, l'éclairage est très beau, chaleureux et tamisé en même temps. Je me retrouve dans une espèce de salon ouvert avec des banquettes en arcs de cercle, à ma droite je remarque deux très belles femmes, elles sont chinoises ou coréennes, elles ressemblent à Gong Li. Elles ne parlent pas, elles attendent, sérieuses, elles sont là pour un travail. À moi aussi on propose le travail. Mais on ne me dit pas que c'est un travail. Je ne sais plus trop ce qu'on me dit, ça consisterait à donner la becquée aux hommes d'affaire asiatiques qui sont là-bas. Je finis par comprendre qu'on devrait donner à manger du caviar à ces types avec notre propre bouche. Et que nous on aurait du caviar de moins bonne qualité.
Quand je capte ce détail je dis "ah ouais d'accord, à nous les prolos on donne du mauvais caviar."
En même temps je me dis que c'est peut-être pas si mal du mauvais caviar, que peut-être c'est quand même bon. Et aussi, si c'est ce caviar qu'on doit mettre dans notre bouche pour nourrir les riches hommes asiatiques, alors eux aussi ils vont manger du mauvais caviar, peut-être j'ai pas bien pigé un truc.
Ça fait sourire Donald quand je dis la phrase d'avant, celle entre guillemets. Alors je le regarde bien droit dans les yeux et je lui dis "tu sais, toi aussi t'es un prolo" ou peut-être je l'ai vouvoyé "vous savez, vous aussi vous êtes un prolo" je sais plus.
C'est là vraiment que les flammes de la joie et de l'amour se sont embrasées dans ses yeux, ça je m'en souviens, avec le bruit du feu de gazinière qui s'allume.
Je ne sais plus si j'ai accepté le job mais là j'avais très envie d'embrasser Donald alors je me lève et on s'embrasse, mais juste une seconde ou deux. Je vois que ça le rend complètement fou.

jeudi 10 avril 2025

Cette nuit

Une partie du cerveau dit laisse tomber c'est un rêve il va rien s'écrire du tout et l'autre qui dit beu on sait pas peut-être ça va être super, alors je laisse le truc s'écrire en direct dans ma tête, comme on déroulerait la bande magnétique d'une cassette en tirant dessus un peu délicatement mais sans le boîtier, avec un rythme de quand on découvre une musique en tournant la mini manivelle avec les picots et les lames en métal ça joue quoi joyeux anniversaire ah non autre chose on essaie de faire sortir les notes avec un rythme à peu près régulier, ou rouler sur un vélo quand on sait pas alors la voix - c'est une voix d'homme à l'ancienne style les informations des années quarante au cinéma, joyeuse et sautillante mais plus doux, ou comme quand Abraham raconte des trucs en faisant des voix marrantes et qu'il a l'air d'avoir envie de dormir - dit :

aux deux heures de rien s'ajoutent vingt cinq minutes de ???.
On devine, derrière ces deux heures de merveilleux, un être profond et drôle en manières.

Ah oui j'ai pas dit c'est une critique de film.
Je trouve ça super je me dis han mais en fait ça parle de moi ?
Je fais l'effort de me réveiller pour remonter à la surface les phrases entendues, je perds un bout de la première mais la deuxième est intacte, c'est la vraie, le joyau du fond des mers.
La semaine dernière un collègue projectionniste m'a dit "mais et toi par exemple, tu trouves que t'écris bien ?"
Gheu beu ghhh

mardi 8 avril 2025

Lundi

Je pédale je suis à la bourre, je croise un vélo cargo avec deux petites filles blondes à l'avant, la mère pédale elle a un casque de vélo elle a l'air sportif elle fonce on se croise sur le pont je l'entends prononcer très distinctement "ON SERA UNIS, SOUDÉS, SOLIDAIRES" assez fort pour que ses enfants puissent l'entendre dans la circulation.
Je ne sais pas si elle est en train d'énoncer quelque chose qui va leur arriver, de réciter un discours qu'elle prépare, de faire apprendre un discours à ses enfants pour un devoir d'histoire mais c'est chaud elles ont l'air d'avoir 5 ans. J'aurais dû faire demi-tour et les suivre.
Je continue en sens inverse, je suis en retard alors je me répète la phrase en boucle sur mon vélo pour pas l'oublier et bien la noter sur un bout de papier quand je serai arrivée on sera unis soudés solidaires je la scande dans ma tête, je la chuchote, je fais comme la dame, si ça se trouve c'est ça qu'elle faisait, répéter une phrase entendue pour l'écrire à la maison mais comme elle est prof de sport elle est obligée de parler fort pour la retenir, moi ça va je peux chuchoter jusqu'au bout de papier je passe pas encore pour une folle, faudrait vraiment être près de ma bouche pour avoir envie de retenir ce que je raconte, par exemple ma capuche, en niveau de proche, ou un animal qui se poserait sur mon épaule, pendant que je fais du vélo en plein centre ville à Strasbourg. Un animal très doux et compréhensif, observateur, intelligent, il mémoriserait tout ce que je raconte, ce qui me passe par la tête, et quand je commencerais à débloquer il poserait sa petite main fraîche sur ma joue, ça me calmerait instantanément, ça m'apaiserait quand ça va pas. Je serais bien contente qu'il soit là quand je pédale, dans ma capuche, le mini singe calme. Il saurait.

mardi 11 février 2025

Style vieille jeune

Francine au début vous aviez les cheveux bruns chics plutôt courts, l'air d'avoir un certain âge mais jeune d'esprit et la classe en toute discrétion, une femme active, intelligente.
Une des premières fois je vous ai demandé où vous aviez acheté votre chemisier, j'aimais trop votre style, c'est hyper rare que je fasse ça, j'ai mis un peu de temps à comprendre que vous étiez sans doute pétée de tunes. Vous aviez l'air surprise de mon enthousiasme et de ma question. Après je n'ai plus osé demander parce que j'aimais tous vos vêtements.
Vous venez toujours seule. Vous ne parlez à personne.
Comme vous venez voir les films que j'ai envie de voir aussi, je me dis que peut-être c'est réciproque, que vous aussi vous aimez mon style, même mes tee-shirts Tortues Ninja ou Eckbolsheim Basketball, que vous sentez qu'on a les mêmes goûts.
Du jour au lendemain vous êtes venue avec les cheveux blancs, ivoire, et ils étaient longs avec une frange. C'est là que j'ai commencé à remarquer que vos vêtements devaient coûter une blinde. C'était bizarre c'était comme si vous aviez décidé de devenir vieille.
Vestes en tweed, pantalons beiges comme pour le cheval. Avant vous aviez des Creepers. Ou j'ai déliré. Je crois pas.
Je suis grand-mère, je suis à la retraite, je suis la veuve d'un grand professeur, industriel, docteur. C'est quoi le message. Je suis une grande bourgeoise timide finalement j'ai le look que donne les boutiques de luxe aux femmes discrètes.
Vous vous appelez Francine c'est sur votre carte illimitée, le nom je m'en souviens jamais il a trop de lettres, je l'ai écrit sur des bouts de papier que je ramène chez moi, ça traîne par terre avec le reste. J'ai déjà essayé de vous trouver sur internet mais y a rien.
Ce cheval je l'ai pris en photo il me fait penser à vous.
J'aime moins vos vêtements mais vous me faites des plus grands sourires quand vous venez prendre votre place j'ai remarqué.
Peut-être vous m'entendez discuter des films avec d'autres clients quand vous êtes dans le hall.
Par exemple peut-être vous avez vu mes pommettes un peu rougir quand on m'a demandé si j'avais vu Babygirl et que j'ai essayé d'expliquer ce que j'en pensais. À la fois un peu pourri et troublant, en gros. Je dis pas que je l'ai vu une fois et demie.
Je me demande si parfois vous pétez des câbles. À qui vous parlez.

Il y a cinq ou dix ans j'ai remarqué une femme qui traînait vers la place de l'Homme de fer l'été, je l'ai vue deux ou trois fois, à chaque fois ça me sautait aux yeux et je la reconnaissais parce que j'aimais trop son look même si elle avait l'air folle crade et à la rue, je me disais Waaa mais c'est moi. Moi quand je serai vieille folle et sdf, j'aurai exactement ce look. Même coupe de cheveux au carré, un peu maigre se tient pas droite, robe d'été sans manches en tissu éponge fuchsia des années 70 trop belle, un sac plastique avec des trucs, des baskets ? Des tongs ? Les autres fois je sais plus mais je la trouvais trop stylée, jeune et vieille en même temps. Super look simple et spécial, super couleurs. C'est rare hein. C'était un choc.

Je retrouve pas la photo du cheval.
Blond, calme, muet, s'approche.

mercredi 9 octobre 2024

La momie (1999)

Lundi 2 août.

Après avoir relu les épisodes précédents, j'en viens à me demander si c'est vraiment intéressant, et si on peut vraiment y comprendre quelque chose.À 4h30 j'ai rendez-vous chez le docteur pour qu'il me prescrive des séances de kiné. Un de mes voisins regarde un film d'aventures américain depuis un moment. ça résonne dans toute la cour intérieure. On reconnaît bien les intonations des doubleurs français. J'aime bien, je ne mets pas la radio. On ne comprend pas tout. Une fille parle d'un ton décidé. Elle dit quelque chose de très important aux deux hommes. Elle essaie de leur faire comprendre : oui, c'est bien ça, il veut faire exploser la bombe ! professeur ! vous ne semblez pas comprendre, il faut agir maintenant, après il sera trop tard ! Là j'invente car le voisin doit être parti aux toilettes car le film s'est arrêté d'un coup, juste après la bombe, juste quand je commençais à essayer de comprendre quelque chose.
C'est le silence total. Peut-être que mon voisin est mort d'une crise cardiaque dans ses toilettes et c'est pour ça qu'il ne peut plus appuyer sur la touche play de la télécommande.
Mardi 3.Je me sens faible.Je suis sortie m'acheter un steak au MAGMOD avant que ça ferme, et, tellement lasse, me suis sentie incapable de faire un pas de plus : je suis donc à la terrasse de l'Odyssée et j'ai un steak dans mon sac.
J'ai envie de dormir.
J'ai une fois de plus oublié d'aller réparer mon vélo qui est resté à l'école. J'aimerais vraiment faire veilleuse de nuit pour pouvoir être payée à faire mon courrier, lire, dessiner, mais ils préfèrent prendre des garçons. Je vais essayer de me déguiser.
Encore un type avec des tatouages sur les bras.
Dans La Momie il y a un type qui me fait penser à Johnny Depp dans Dead Man parce qu'il a des tatouages sur les joues et la même coiffure et barbe et il fait du cheval aussi.
La Momie c'est vraiment super mais j'ai raté le début alors que je pensais être en avance. J'ai donc aussi raté les bandes annonces et ça c'est dommage aussi parce que c'est ce que je préfère mais La Momie c'est tellement bien que les bandes annonces je n'y ai plus pensé.
Donc je suis arrivée quand le type qui ressemble à Johnny Depp sur son cheval avec d'autres hommes du désert regardent le héros qui est un peu plus bas dans le sable et alors un des types du désert lui demande (en arabe mais c'est sous-titré) : on le tue? et lui il répond : non. Le désert s'en chargera. Et ils s'en vont avec leurs chevaux et là je me suis tout de suite dit que c'était un grand film.
Dans la salle (la grande salle du PathéClub, la salle Marilyn) on était 5 : un couple, 2 grand-mères dans le fond qui n'arrêtaient pas de se marrer et moi. J'étais en plein milieu sans personne devant et c'était la première fois depuis longtemps que je voyais un film dans une aussi grande salle, avec un aussi grand écran.
À un moment, l'homme du désert dit à un de ses potes en parlant du héros qui en fait n'est pas mort dans la première scène : lui, il est fort. (en arabe aussi). C'est vrai : il ne saigne jamais, il est toujours bien rasé et il s'appelle Rick. Elle elle s'appelle Evelyne, elle non plus elle ne saigne jamais et elle a des super cheveux.
20h30. Je suis rentrée. Je viens de finir le steak. Dans la cour j'entends Zorro.À un moment aussi la momie embrasse Evelyne sur la bouche (elle est endormie) mais comme elle n'est pas encore complètement transformée en homme ça bousille toute sa bouche mais pas à Evelyne car c'est pas une momie mais ça la réveille alors le héros arrive avec le chat alors la momie pousse un cri terrible, sa bouche est toute déchiquetée et comme il a peur il se transforme en sable et s'enfuit par la fenêtre qui se referme dans un grand fracas après le tourbillon.
À un autre moment, un des cowboys dit : ils essaient de nous faire peur pour avoir le trésor à eux seuls. Et Rick répond : non. Les hommes du désert n'aiment pas l'or. Ils ne s'intéressent qu'à l'eau.Ça y est je me sens lasse encore une fois.Dehors il y a un film.