Le poète Vijay est chassé de chez lui par ses frères. Ils vendent ses manuscrits à une usine de pâte à papier. Touchée par la beauté de ces écrits trouvés chez un chiffonnier, la prostituée Gulabo les fait éditer à ses frais. Le succès est immédiat. Mais Vijay s’étant fait passer pour mort affronte un entourage corrompu qui refuse de le reconnaître.
Dans ce pur mélodrame au noir et blanc sublime, les visages surgissent de l’ombre, les yeux embués de larmes scintillent d'un éclat intense. Les chants (ghazals) sont envoûtants et s’échappent du poète comme malgré lui, livrant les élans de son coeur et le sombre de ses pensées. Si Guru Dutt reste fidèle aux codes du cinéma populaire indien avec des scènes musicales comme celle du rêve d’amour retrouvé où un couple chante et danse dans les nuages, une profonde noirceur tinte L’assoiffé que seul l’amour pur d’une prostituée éclaire.
Écrit pour la brochure du du cinéma Le Cosmos, cycle #10 "Cinéma & littérature" (du 10 avril au 4 juin 2024)
Pour aller plus loin, par exemple : https://www.critikat.com/panorama/analyse/guru-dutt/
Etanche ma soif
ô dieu enchanteur,
étanche ma soif
mon âme a soif de toi
Philtre d'amour
Mon bel et noir Krishna
Fais pleuvoir ton amour sur le monde
Submerge-le tout entier