Augustin travaille dans un bureau à mi-temps, dans une espèce de cagibi. Il est un peu étrange, peut-être parce qu’il est grand et un peu bègue, a l’air seul, a un look bizarre, ah non ça c’est les années 90 ? Il travaille à mi-temps parce qu’il a un trouble du spectre autistique ? On ne sait pas.
Ah non c’est parce qu’il est acteur. Il passe des castings, à mi-temps. Augustin, enfin Jean-Chrétien Sibertin-Blanc, l’acteur, c’est le frère d’Anne Fontaine, la réalisatrice, et il est tellement touchant que comme elle, comme Thierry Lhermite (dans une hallucinante scène de casting qui a l’air tellement réelle que peut-être elle l’est, qui sait?), on a envie de le voir dans un film, un film sur lui ? Ou avec lui ? On ne sait pas, on aimerait juste le revoir. Ça tombe bien. Sa sœur aussi.
C'est décidé, Augustin sera le prochain roi du kung-fu, malgré sa raideur et sa maladresse.
Ouf ! Encore un film avec Augustin Dos Santos. Il est si appliqué, comment ne pas l’aimer ? Il fait tout bien. Pour pouvoir jouer dans des films d’action, il déménage dans le XIIIème, prend des cours d’arts martiaux, de chinois avec Bernard Campan, travaille bénévolement dans le magasin magique de Darry Cowl (dans son plus beau rôle) et sert de cobaye à Maggie Cheung apprentie acupunctrice. Est-ce que ça ressemble plus à un vrai film parce qu’il y a des acteurs connus dedans ? Peut-être, mais lui reste toujours aussi déconcertant, quel soulagement. Encore.
Écrits le 13 juin 2023 pour la brochure du Cosmos, cycle #2 "Cinéma miroir"
PS : oubliez le reste de la filmographie de la réalisatrice, n'y pensez pas.