mardi 5 décembre 2023

Simone Barbès ou la vertu - Marie-Claude Treilhou (1980)


Simone Barbès est ouvreuse dans un cinéma porno. Un soir, après son travail, elle se rend dans une boîte de nuit lesbienne. Puis elle rencontre un homme seul et désespéré qui lui cède le volant.

Attention : errance nocturne oui mais ici on n’est pas chez Jarmusch, Wong Kar Wai ou Cassavetes.
Le romantisme, l’esthétisme, les fantasmes embrumés : ça dégage. On a mieux à voir. Les ouvreuses dans les cinémas elles sont blasées et alors ? Oui monsieur le baron, ici chez M-C T. on envoie bouler les clients, on récite des poèmes, on mange des sandwiches, on s’évente avec des livres et on se sert un petit verre de guignolet. Le tout sur fond de gémissements lascifs incroyables qui s’échappent de portes mal fermées.
Simone est un drôle d’oiseau, une Arletty en pantalon de skaï qui observe beaucoup et qui parle aussi, a de la verve à revendre, de la vitalité dans le désenchantement, n’est pas si méchante. Je n’ai plus la place ici, mais il y a beaucoup plus à voir dans ce film à la séquence finale bouleversante. Ah cette moustache, resplendissante, c’est le mot.



Écrit le 13 juin 2023 pour la brochure du Cosmos, cycle #2 "Cinéma miroir"